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Divers
22/04/2019

1er Mai : Brève histoire d'une fête internationale : A l'origine, des troubles sociaux et la journée de 8 heures

 

L'histoire du 1er Mai est liée à la lutte des travailleurs américains contre le capitalisme au milieu du siècle dernier. Le développement de l'économie américaine de l'époque a contribué à la formation de 2 classes sociales distinctes; d'un côté, le patronat naissant formé de propriétaires terriens et des premiers industriels; et de l'autre côté la classe des ouvriers. La classe moyenne n'était pas encore née. Les conditions de travail étaient telles que les premières revendications sont apparues. Dés lors, des syndicats se créent pour représenter les travailleurs devant le patronat. 

C'est ainsi qu'en 1863, on compte 79 syndicats aux USA. Ce chiffre passe à 207 l'année suivante, et à 300 en 1865. L'action ouvrière s'organise, les grèves se succèdent et la répression s'accentue. 

En 1874, la grève des mineurs se solde par la pendaison de 10 de leurs leaders. En 1877, la grève des travailleurs des chemins de fer se termine avec l'occupation de la ville de St-Louis pendant une semaine. En 1886, 350.000 ouvriers en grève manifestent à Chicago. Une bombe jetée par des inconnus tue 7 policiers, 4 manifestants et fait des dizaines de blessés. La répression qui s'ensuit est dure, et plusieurs leaders de la Fédération Américaine du Travail (AFL) sont poursuivis en justice. C'était le 1er Mai 1886.

Ce n'est qu'en 1889 qu'il est décidé de faire du 1er Mai le symbole de la lutte contre "l'exploitation des classes ouvrières".

En 1892, devant la pression des syndicats anglais, le gouvernement de Londres reconnaît officiellement le 1er Mai comme fête des travailleurs. 

Le Congrès américain n'accepte le 1er Mai comme fête du travail qu'en 1894, mais pour des considérations politiques, cette date est changée. C'est le premier lundi de septembre qui devint fête du travail. 

L'Union Soviétique fête pour la première fois le 1er Mai en 1919,et en fit un jour de fête pour tout le peuple soviétique. 

"La journée de huit heures"

 

En France, les 1ères chambres syndicales datent de 1867. La première moitié du 19ème siècle a vu les travailleurs aux prises avec les problèmes que leur pose le développement industriel. 

Dans des mouvements souvent désordonnés, le syndicalisme introduit peu à peu et non sans difficultés un principe d'ordre. Des idées forces émergent, suscitant des espérances, canalisant aussi les protestations, les disciplinant. 

Dés novembre 1888, le Congrès de la Fédération des syndicats avait décidé d'organiser une manifestation nationale en faveur de la journée de 8 heures. 

Le congrès socialiste de 1889 se prononce pour une manifestation internationale et adopte la date du 1er Mai 1990. Les 1ers Mai français ne furent pas tous célébrés dans le calme. Aux 1ers Mai tumultueux de la période 1889-1893, se succédèrent après 1894 des journées plus calmes. En 1904, le congrès de la C.G.T. réuni à Bourges a décidé de faire du 1er Mai 1906 le point d'aboutissement d'une grande agitation en faveur des 8 heures. Il lance la formule provocante: "le 1er Mai 1906, les travailleurs cesseront d'eux-mêmes de travailler plus de 8 heures". 

Ainsi les ouvriers, peu à peu, acquièrent le sentiment d'être une classe particulière au spectacle du trouble provoqué, et de la peur suscitée. Certes la grève du 1er Mai 1906 n'aboutira pas à l'adoption de la journée de 8 heures; mais le 1er Mai restera la "grande journée revendicative des travailleurs " qui refusent d'en "faire une fête du travail tant que dure l 'exploitation capitaliste". 

La France a dû attendre 1947 pour faire du 1er Mai une fête légale et un jour férié. 

"1er Mai au Maroc: Au stade Père Jégo"

 

Le 1er Mai fut célébré au Maroc la 1re fois en 1951. Suite à l'appel des organisations syndicales, clandestines à l'époque, un grand rassemblement de travailleurs eut lieu au stade Père Jégo à Casablanca. La manifestation fut rapidement dispersée par les forces de l'occupation. 

Jusqu'en 1955, la lutte des travailleurs marocains était surtout une lutte pour l'indépendance du pays. Toute manifestation à l'occasion de la Fête du Travail était interdite, et il faut attendre le 20 mars 1955 pour voir la création officielle de l'UMT. La même année, un défilé des travailleurs est organisé pour célébrer la Fête du Travail. 

Les années qui suivent l'indépendance sont pour le syndicalisme marocain difficiles. Le 1er Mai est fêté tantôt dans le calme, tantôt dans le désordre. A plusieurs reprises des syndicalistes sont arrêtés. En 1967,l'arrestation de Mahjoub Ben Seddik, leader de l'UMT, n'empêche pas la centrale syndicale d'organiser son défilé annuel. 

Pour le 1er Mai 1979, la CDT (créée en novembre 1978) n'organise aucune manifestation publique, mais des réunions ont lieu dans les locaux de la confédération. En 1982, les autorités interdisent à la CDT de manifester à l'occasion du 1er Mai, mais des affiches sont collées. 

En 1983, c'est le contraire: le défilé est autorisé, mais les affiches interdites. En 1992, c'est la CDT elle-même qui refuse de participer au défilé du 1er Mai suite à l'interdiction de certains itinéraires par les autorités (Boulevard El Fida à Casablanca). 

CDT, UMT et AGTM organisent chacune son propre défilé, avec pour chacune un affichage et des slogans différents. 

Au fil des années, les discours changent. On passe ainsi du classique "du travail pour tous" scandé après l'indépendance et pendant les années 60, au virulent "halte à la répression contre les classes laborieuses", pendant les années 70 et 80. 

L'affiche a elle aussi connu des extrêmes, et on voit le poing musclé brisant les chaînes se substituer à l'ouvrier "clean" sur fond de cheminée d'usines. Cette année l'affiche CDT montrera l'ouvrier écrasant l'ignorance, la pauvreté et le vice, à l'aide d'un rouleau compresseur.
 

La fête du muguet

 

Autrefois le premier jour du mois de mai était le symbole de la force végétative du printemps forçant les barrières. A Rome, la fête du feuillage nouveau, que les jeunes gens allait chercher dans les bois, était l'occasion d'une débauche symbolisant cette poussée violente de la sève. Cette tradition s'est perpétuée dans le rite du muguet, petite fleur blanche à l'odeur douce et agréable que l'on offre le premier jour du cinquième mois de l'année. 
 

 

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