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Etudiants
23/01/2018

L’humanitaire, nouvel atout des CV

L’humanitaire, nouvel atout des CV

Les futurs diplômés sont nombreux à vouloir donner de la profondeur à leurs parcours en se lançant dans une mission solidaire, souvent à l’étranger.

A 21 ans, Dimitri Gouliarmis est parti en Grèce pendant trois mois, en stage dans une association caritative chargée de distribuer de la nourriture à des réfugiés. « En tant qu’étudiant, je n’imaginais pas avoir l’opportunité de vivre une expérience comme celle-ci, car on peut facilement “subir” ses études lorsqu’on est en école de commerce », raconte cet étudiant à Sup de Co La Rochelle. La possibilité de faire de l’humanitaire durant sa formation aurait même « déterminé » le choix de son école.

« Comme lui, plus de 80 % de nos étudiants considèrent que le programme Humacité, une mission citoyenne obligatoire réalisée au service d’associations ou d’ONG, est la raison pour laquelle ils sont venus chez nous », indique Jean-Michel Cramier, directeur délégué du groupe Sup de Co La Rochelle. « Les jeunes entendent ­parler d’inégalités, de situations difficiles dans le monde, et ils veulent voir par eux-mêmes ce qu’il en est », justifie-t-il.

C’est aussi ce qui a poussé Laura Dubois à se porter volontaire pour une mission humanitaire au Togo, l’an passé. « C’était un rêve que je voulais réaliser. J’ai toujours voulu aider en Afrique », assure la jeune femme. En master d’événementiel à Bordeaux, elle a profité d’un stage obligatoire de six mois en fin de cursus pour ­rejoindre une association d’aide à la population locale.

« Perspective de vie »

Se servir d’un stage imposé par l’école ou l’université pour réaliser un projet humanitaire est possible dans de nombreux secteurs, y compris en médecine. ­Julien Behr, en sixième année d’études à Reims, est à Yaoundé, au Cameroun, pour un stage de sept semaines auprès du chirurgien Georges Bwelle, qui dirige l’association Ascovime (Association des compétences pour une vie meilleure) : « Cette expérience donne du sens à mes études de médecine, affirme le jeune homme. Toutes les connaissances que j’ai accumulées pendant cinq ans me rendent utile. En France, lorsque je suis en stage, je ne suis pas indispensable, alors qu’ici j’ai vraiment l’impression d’aider. »

Faire un stage dans l’humanitaire peut ainsi être une expérience professionnelle en soi, permettant aux étudiants de mettre en pratique leurs connais­sances. « C’est plus qu’un simple stage, j’ai la chance de pouvoir m’investir dans une association en alliant mes perspectives professionnelles avec ce qui me ­caractérise personnellement », résume Aline Gross, 20 ans, en troisième année à l’Institut d’études politiques de Strasbourg. La jeune fille s’envolera bientôt pour la Birmanie : elle y travaillera pendant un ­semestre dans les bureaux d’une ONG pour rédiger des rapports et préparer des campagnes de sensibilisation. « J’ai toujours été intéressée par les métiers de l’humanitaire et de la solidarité internationale, et si je suis ­entrée à Sciences Po, c’est pour me ­préparer à être utile au monde. ­Travailler dans l’humanitaire est ma ­perspective de vie », raconte-t-elle.

Qu’il s’agisse d’une simple ­parenthèse ou du début d’une carrière, ces expériences permettent de se préparer à la vie professionnelle, selon Jean-Michel Cramier. Une mission humanitaire serait ainsi « un accélérateur de maturité » et encouragerait les étudiants à « faire bouger les ­représentations qu’ils ont d’eux-mêmes, car ils se rendent compte qu’ils ont des ressources pour faire face à des situations complexes », précise le responsable de Sup de Co La Rochelle.

Capacité d’adaptation

Du côté des employeurs, le ­regard sur une pause philanthropique serait souvent bienveillant. « Les recruteurs cherchent des ­salariés à l’écoute, humbles, qui s’intéressent aux autres. Avoir fait Humacité peut aussi aider nos étudiants à se différencier de leurs camarades qui sortent d’autres écoles », affirme Jean-Michel Cramier. Un avis partagé par Laura Dubois, qui estime que « cela montre que nous avons une forte capacité d’adaptation ».

Mais choisir de s’investir dans une association peut également perturber le parcours des étudiants. Julien Behr devra redoubler sa sixième année de médecine pour être sûr de réussir le concours national et de devenir chirurgien. « Pour obtenir cette spécialité, il faut vraiment travailler très dur. Or, ici, la fatigue est intense, et je ne suis pas en condition pour être au niveau », reconnaît-il.

 

 

SOURCE : Le Monde.fr

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