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24/01/2018

Rapport du Conseil supérieur de l’éducation Le modèle de développement pâtit de l’existence de fortes disparités sociales

Rapport du Conseil supérieur de l’éducation Le modèle de développement pâtit de l’existence de fortes disparités sociales

Placer l’investissement dans le capital humain au centre du futur modèle de développement, telle est la principale conclusion contenue dans le rapport élaboré par le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS). Intitulé «L’école de la justice sociale», ce rapport, qui représente la contribution du Conseil à la réflexion visant à reconsidérer le modèle de développement du Royaume et dont les résultats ont été discutés lors de la 13e session du Conseil, décortique et analyse le système éducatif en partant du principe que les disparités sociales constituent un facteur entravant l’éducation et la promotion de la situation sociale du capital humain et du développement du pays.
Présenté par Rahma Bourquia, directrice de l'Instance nationale d'évaluation relevant du CSEFRS, ce document identifie les points faibles qui plombent la promotion du capital humain comme un vecteur du développement de la société. Le document propose également des recommandations à même de reconsidérer ce capital humain dans le but d’accéder à une société et une économie de savoir.
Parmi les principaux points soulevés par le rapport, figure l’existence de fortes disparités sociales et le manque de confort social chez la majorité des citoyens. Selon le rapport toujours, l’existence de ces disparités est à l’origine, comme le souligne également le rapport du développement social du programme des Nations unies pour le développement datant de 2015, d’énormes pertes en matière de développement – les pertes sont estimées à 45,8%. Un taux qui dépasse de loin les pertes engendrées par les autres composantes du développement humain, à savoir la santé et le revenu.
S’agissant de la nature des disparités sociales, le rapport les répartit en disparité territoriale fortement présente entre le milieu rural et urbain, disparité du genre (les filles sont plus susceptibles de quitter l’école tôt, à partir de la première année de l’enseignement primaire) et disparité résultant de la répartition entre le système public et privé qui engendre à son tour une forme de ségrégation sociale.
Ces différentes disparités, note le rapport, se conjuguent pour mettre un frein au principe du mérite qui doit prévaloir dans tout système d’enseignement et engendrent un coût extrêmement élevé dans la mesure où elles consacrent la déperdition scolaire et tout ce qu’elle charrie comme conséquences néfastes (montée de la criminalité, toxicomanie…) et contribuent à maintenir le faible classement du pays en termes de développement. Selon Mme Bourquia, qui s’exprimait lors d’un point de presse organisé lundi dernier à l’issue de la 13e session du Conseil, les disparités ont un coût financier très élevé. En effet, selon un rapport de l’Instance nationale d’évaluation datant de 2016, le Royaume a perdu 2 milliards de dirhams à cause de la déperdition scolaire (principale conséquence des disparités sociales). Pour surmonter cette situation, le rapport émet un certain nombre de recommandations. Il préconise ainsi une éradication totale de l’analphabétisme et appelle à sa considération comme une cause nationale de première priorité. Sur ce même volet, le Conseil recommande de rendre l’éducation de l’âge de 4 à 15 ans obligatoire et de manière effective. Le rapport propose également de généraliser et d’améliorer l’efficacité du système de soutien social et de mettre en place des stratégies diversifiées de lutte contre l’abandon scolaire. Le Conseil suggère aussi de mettre en place des bases communes de connaissances et de compétences qui permettent de développer des connaissances partagées entre tous les élèves, relevant du secteur public comme du privé.
Sur le volet de la formation professionnelle, le rapport propose d’adopter le principe d’ouverture et de flexibilité entre les différents niveaux de l’enseignement général et ceux de la formation professionnelle. Il préconise aussi de créer de nouvelles filières de formation. Des mesures devraient également être prévues en ce qui concerne l’enseignement supérieur. Le Conseil juge en effet nécessaire de diversifier les modèles d’établissement d’enseignement supérieur à accès ouvert et d’unifier leurs critères d’accès et de développer leur capacité d’accueil. Il souligne également l’importance de faire de l’école une institution équitable et susceptible d’être auditée et contrôlée.
Enfin, dès lors que l’investissement dans le capital humain exige l’enracinement du principe de la justice, le CSEFRS appelle au renforcement de trois types de justice, à savoir la justice linguistique à travers la généralisation de la maitrise des langues à tous les élèves, la justice de connaissance à travers la garantie d’un seuil minimum de connaissances partagées entre tous les élèves et la justice numérique en garantissant une éducation numérique et une sensibilisation à l’usage d’Internet. «Nous considérons que le renforcement de l’éducation et de la formation et l’affranchissement des différentes disparités sociales sont la base de la réussite de tout modèle de développement», conclut Mme Bourquia. 

Regarder l'Enregistrement de la conférence de présentation des resultats des travaux de la 13e session du 22 janvier 2018

SOURCE : Groupe LE MATIN

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