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Université
03/05/2018

Universités publiques : Pénurie des enseignants-chercheurs

La pénurie des enseignants-chercheurs fait partie des handicaps majeurs de nos universités publiques.  Cette problématique a d’ailleurs été relevée dans le dernier rapport du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) sur «la promotion des métiers de l’éducation, de la formation, de la gestion et de la recherche» qui avait été présenté le mardi 18 avril, à Rabat. Le document  tire la sonnette  d’alarme en pointant du doigt les disparités persistantes et grandissantes  entre les  professeurs universitaires et  les étudiants. A ce sujet, le rapport note  que cette situation s’explique par la faible évolution du nombre des enseignants-chercheurs et des cadres administratifs entre 2009 et 2017, alors que le nombre des étudiants a été multiplié par 4   durant cette période. Le CSEFRS estime que les facultés des sciences juridiques, économiques et sociales sont celles qui souffrent le plus du déficit d’encadrement avec 169 étudiants pour un enseignant contre 108 à la faculté pluridisciplinaire et 83 à la faculté des lettres et des sciences humaines.  Toujours dans son rapport, le CSEFRS signale que le nombre d’étudiants par professeur au niveau du premier semestre de la licence dépasse 1.500 étudiants dans certaines filières, telles que les sciences juridiques, économiques et sociales et les lettres et les sciences humaines.
 
Toujours plus d’étudiants …
 
Selon les derniers chiffres du ministère de l’éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique,  les universités comptent 836.810 étudiants durant l’année 2017-2018. Pour ce qui est des effectifs des enseignants, leur nombre s’élève à 13.976, ce qui représente un indice d’encadrement pédagogique d’un enseignant pour 60 étudiants.  Sur la période 2008-2017, le nombre total des étudiants a enregistré une hausse de 162%, tandis que celui des enseignants-chercheurs n’a évolué que de 38%. La démographie estudiantine a connu ces dernières années une hausse sans précédent. Les statistiques du ministère montrent en effet que les Facultés des sciences juridiques, économiques et sociales sont de loin les plus sollicitées. Elles arrivent en tête avec 381.514 étudiants, suivies des Facultés des lettres et des sciences humaines avec 227.684 étudiants et les Facultés des sciences (119.527 étudiants).
 
Dans les établissements universitaires à accès ouvert, on dénombre cette année 728.725 étudiants pour 8.403 enseignants. En moyenne, le taux d’encadrement est cette année de 1 pour 86. S’agissant des établissements à accès régulé, les statistiques du ministère font état de 108.083 étudiants et 5.469 enseignants, ce qui représente une moyenne de 1 enseignant pour 20 étudiants. On dénombre ainsi 29.897 étudiants dans les filières sciences et techniques, 20.403 pour la médecine et pharmacie, 1.989 étudiants en médecine dentaire, 18.736 dans les sciences de l’ingénierie, 14.225 en commerce et gestion, 13.374 en technologie, 8.789 étudiants pour les sciences de l’éducation, ENS et ENSET et IS Sport Settat, 285 étudiants pour les filières traduction et 385 étudiants en paramédical. Si l’on examine à présent les statistiques du département de l’enseignement supérieur arrêtées à fin novembre 2017, l’Université Ibnou Zohr d’Agadir et l’Université Hassan II de Casablanca comptent le plus grand nombre d’étudiants avec respectivement 117.560 et 109.987.
 
Viennent ensuite l’Université Abdelmalek Essâdi de Tétouan (92.187 étudiants), Sidi Mohammed Ben Abdellah de Fès (83.940), Cadi Ayyad de Marrakech (82.813), Mohammed V de Rabat (79.622), Moulay Ismail de Meknès (66.342), Mohammed 1er d’Oujda (62.177), Ibn Tofail de Kénitra (42.912), Hassan Ier de Settat (35.710), l’Université Moulay Slimane de Beni Mellal (25.732) et Chouaib Doukkali d’El Jadida (23.209). Le déficit des enseignants est appelé à se creuser davantage lors des prochaines années. Les départs à la retraite sans oublier les départs volontaires ont entraîné une véritable hémorragie dans le secteur. Les prévisions du département de l’enseignement supérieur avaient annoncé 292 départs à la retraite d’enseignants-chercheurs dès 2018. Pire encore, 891 enseignants répondent à tous les critères exigés pour bénéficier de la retraite anticipée en 2018.
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